Faites la rencontre de Gaëlle Richeux, notre nouvelle directrice adjointe pédagogique au Conservatoire populaire!

 

Gaëlle, peux-tu nous parler de ton parcours ?

J’ai débuté la musique à l’âge de 5 ans au Conservatoire populaire dans la commune de Lully. Très vite, je me suis passionnée pour la flûte à bec et j’ai suivi des cours au centre musical de Perly. Durant mon adolescence, tout en poursuivant mes études de flûte à bec, j’ai intégré de grands ensembles comme les Fifres et Tambours et la fanfare de la Sirène, où j’ai développé un fort esprit de groupe. J’ai adoré l’esprit d’équipe, qui a profondément influencé mon approche pédagogique en tant qu’enseignante.

Bien que la musique ait toujours été une passion, je me suis également sentie attirée par tout ce qui relevait du domaine artistique et permettait l’expression personnelle. Cela m’a menée à explorer la danse populaire suisse, la samba et le hip-hop. Enfant, je passais mes récréations à créer des pièces de théâtre avec mes camarades et à les jouer devant toute la classe. Les arts de la scène ont été un terrain d’épanouissement tout au long de mon enfance, élargissant mes horizons musicaux. J’ai suivi des cours de piano, de flûte traversière, de basson ancien, et j’ai même chanté dans un groupe de rock!

 

A quel moment as-tu décidé d’enseigner la flûte à bec ?

Très tôt, vers l’âge de 10-11 ans, j’ai su que je voulais devenir professeure de flûte à bec. Pendant mes études, j’ai eu la chance de suivre des cours avec un enseignant exceptionnel, Gabriel Garrido, au Centre de Musique Ancienne de Genève. Je prenais mes cours au centre d’Ivernois, dans la salle 14. En fait, je n’ai jamais quitté le Conservatoire populaire depuis mes 5 ans (rires) ! Pour moi, c’est une histoire de vie, le Conservatoire populaire c’est ma deuxième famille.

Plus que concertiste, mon métier de cœur a toujours été l’enseignement. J’ai d’ailleurs hésité à devenir professeure de mathématiques (rires), mais ma passion pour la musique m’a convaincue d’enseigner la flûte à bec. Dès l’âge de 17 ans, j’ai commencé à donner des cours en parallèle de mes études avec une classe de 18 élèves à Plan-Les-Ouates. Une très belle première expérience!

A la fin de mes études, j’ai eu la chance d’être tout de suite engagée au Conservatoire populaire qui s’est progressivement établi dans la commune de Plan-Les-Ouates. Par la suite, je me suis impliquée davantage dans l’école, en devenant doyenne des instruments anciens puis adjointe à la Direction.

 

Peux-tu nous en dire plus sur le poste de directrice adjointe pédagogique que tu occupes aujourd’hui ?

Mon rôle de directrice adjointe pédagogique vise avant tout à garantir un environnement éducatif de qualité, favoriser le développement professionnel des enseignant·e·s, et assurer le bien-être et le bon développement des élèves. J’ai également pour mission de développer l’offre d’enseignement artistique de l’école. Pour cela, je prends le temps d’étudier les besoins de la population et de sentir les évolutions de la société.

En tant qu’école, notre mission est d’attirer les enfants en proposant des cours qui éveillent leur intérêt et leur enthousiasme pour l’apprentissage artistique. Une fois leur curiosité éveillée, il nous incombe, en tant que professeur·e·s, de les accompagner et de leur donner envie de nous suivre à travers un enseignement plus spécifique et plus exigent. Notre rôle va au-delà de l’enseignement de la musique, de la danse et du théâtre. Nous leur transmettons également des compétences transversales, telles que la communication non-verbale, la créativité et l’adaptabilité, qui les prépareront au mieux pour leur avenir.

 

Sur quels projets vas-tu te pencher en priorité ?

La rentrée! Il est important que chaque élève, chaque professeur commence l’année dans les meilleures conditions possibles. C’est la priorité de l’ensemble du personnel administratif et technique.

Il faudra ensuite que je me penche rapidement sur la formation continue des enseignant∙e∙s. Il s’agira de répondre aux besoins actuels du corps enseignant mais aussi d’anticiper les enjeux de l’enseignement des années futures. Il nous faudra être réactifs et flexibles car la société et l’enseignement évoluent vite. A cet égard, il me semble important de continuer de renforcer nos liens avec la Haute école de musique de Genève, qui forme la plupart de nos enseignant∙e∙s.

L’implantation du Conservatoire populaire est également un sujet prioritaire pour répondre au mieux à notre mission de décentralisation. A quelques mois, voire quelques semaines près, nous pouvons passer à côté d’occasions d’implantations dans de nouveaux quartiers. Il faut donc rester attentif aux évolutions démographiques de notre canton. Les décisions prises aujourd’hui auront une incidence sur l’école dans les 10 ou 20 prochaines années. Je travaille sur ce sujet depuis que je suis adjointe à la direction et je trouve cela très stimulant !

Je me concentrerai également sur l’évaluation formative des professeur∙e∙s qui est réalisée tous les sept ans avec la Direction. Elle revêt une importance particulière lors de la création de nouvelles offres car elle permet non seulement d’identifier le ou la bon∙ne enseignant∙e pour chaque projet ou cours spécifique, mais aussi de découvrir et de mieux valoriser les compétences de nos professeur·e·s. Ces évaluations constituent une occasion précieuse pour envisager le développement de nouveaux projets, de nouveaux cours ou pour offrir à nos enseignant·e·s de nouvelles perspectives au sein de l’école.

Enfin, mon objectif est de continuer à travailler très étroitement avec les doyen·ne·s afin d’approfondir toutes les questions de pédagogie et construire ensemble notre école de demain.

 

Comment vois-tu le Conservatoire populaire de demain ?

J’ai déjà identifié les sujets sur lesquels il sera indispensable de rester à l’écoute, mais la vision se construira ensemble. Selon moi, les angles stratégiques à développer sont :

  • L’interdisciplinarité : notre taille et notre offre font du Conservatoire populaire une école unique en Suisse. Il faut aller plus loin, continuer de développer les interactions entre les trois arts. Avec le cours musique danse théâtre et le cursus musique-théâtre, nous avons ouvert un beau chemin. Nous devrons développer ces cours pluri-artistiques. À terme, j’imagine un cursus complet combinant musique, danse et théâtre.
  • La créativité et la diversité de notre offre : avec plus de 200 cours allant de la musique ancienne aux musiques actuelles en passant par le jazz, les Fifres et Tambours ou l’électroacoustique, notre offre variée est une véritable force. Nous devons continuer d’encourager la diversité et la créativité.
  • Les projets Artex, en lien avec le département de l’instruction publique, de la formation et de la jeunesse (DIP) : nous devons continuer d’ouvrir de nouveaux Orchestres et Danse en classe, en collaboration avec le DIP ; c’est un excellent moyen de toucher tous les enfants du canton. Il sera aussi pertinent de développer des cours dans le temps du parascolaire en accueillant les enfants à la sortie de l’école jusqu’à 18h.
  • Les nouvelles technologies : c’est un enjeu de taille et nous devons rester à la page en échangeant notamment avec les professeur·e·s quant à la meilleure manière d’intégrer les nouvelles technologies à notre enseignement.

Merci Gaëlle !